Valérie Pécresse propose une initiative audacieuse pour augmenter les salaires en ile-de-france

Reda azzedu

smic paris

La région d’Ile-de-France s’apprête à voter sur 40 propositions visant à stimuler la décentralisation dans la région. Parmi ces propositions, l’une des idées majeures portées par Valérie Pécresse, la présidente de la région, est la création d’un Smic régional spécifique à l’Ile-de-France, dont le montant serait supérieur au Smic national actuel.

Valérie Pécresse souhaite que le Smic régional soit déterminé en fonction du coût de la vie dans la région, ce qui représenterait une augmentation de 9% en Ile-de-France. Elle illustre cette idée en expliquant qu’un salarié rémunéré au Smic qui loue un studio à Créteil consacre 51 % de son revenu au logement, alors que cela ne représenterait que 25 % de son revenu s’il habitait à Limoges.

Selon Valérie Pécresse, cette disparité dans le coût de la vie rend difficile la vie des travailleurs essentiels qui ne peuvent pas se permettre de se loger en Ile-de-France.

Actuellement, le Smic national est de 1 747,20 euros brut par mois, mais avec cette proposition, il pourrait atteindre 1 904,44 euros brut par mois pour les résidents d’Ile-de-France. Valérie Pécresse tempère toutefois ses propos en précisant qu’elle ne souhaite pas s’engager sur le chiffre de 9 % tant qu’une discussion avec les partenaires sociaux n’aura pas eu lieu.

Une augmentation du smic réalisable pour les entreprises ?

Valérie Pécresse estime que l’augmentation du Smic ne poserait pas nécessairement de problèmes aux entreprises, car celles-ci augmentent souvent les salaires au-dessus du Smic pour attirer des employés, à l’exception de certaines grandes entreprises ayant des grilles salariales nationales.

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Cependant, elle souligne que les travailleurs de la fonction publique en Ile-de-France sont confrontés à des salaires jugés trop bas, notamment dans des secteurs tels que les hôpitaux, les écoles et la sécurité. Elle s’interroge sur la pertinence de rémunérer de la même manière les agents publics à Paris qu’ailleurs en France.

Valérie Pécresse propose que l’État autorise certaines régions à augmenter le Smic régional, afin de ne pas importuner des travailleurs essentiels provenant d’autres régions qui ne peuvent pas se loger en Ile-de-France.

Elle ne craint pas que l’augmentation du Smic attire massivement de nouveaux travailleurs en Ile-de-France, car elle affirme que la région est déjà sous pression sur tous les métiers, avec une pénurie de personnel dans des domaines tels que la garde d’enfants et les maisons de retraite. Elle rappelle également que de nombreux travailleurs clandestins exécutent actuellement des travaux en Ile-de-France sans avoir droit à la retraite, à l’assurance maladie ou à la maternité.

En ce qui concerne le montant exact de l’augmentation du Smic régional, Valérie Pécresse estime qu’il devrait être de 9 % de plus pour compenser le coût de la vie en Ile-de-France, mais elle préfère ne pas s’engager sur ce chiffre sans consultation préalable avec les partenaires sociaux.

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Des propositions pour la décentralisation

Valérie Pécresse souhaite également une plus grande décentralisation en Ile-de-France. Elle estime que le système administratif actuel est complexe et qu’il est nécessaire de prendre en compte les spécificités de chaque région. Elle souhaite que les règles et les politiques soient adaptées aux réalités de chaque territoire.


Elle propose également de régionaliser la gouvernance de l’assurance chômage en Ile-de-France et de régionaliser Pôle emploi, mais elle précise que sa priorité est d’activer les dépenses de formation pour l’emploi afin d’obtenir de meilleurs résultats en termes d’emploi.

Valérie Pécresse évoque également la création d’écoles primaires autonomes sous contrat, avec des pédagogies différenciées pour répondre aux besoins des élèves ayant des difficultés d’apprentissage.

Enfin, elle rappelle qu’elle a gelé les tarifs des cantines depuis quatre ans et qu’elle subventionne le pass Navigo à hauteur de 65 % pour aider à lutter contre le coût de la vie en Ile-de-France.

Valérie Pécresse affirme qu’elle ne cherche pas à piquer des compétences aux départements, mais à obtenir plus d’autonomie pour la région d’Ile-de-France. Elle estime que la décentralisation est nécessaire pour répondre aux besoins spécifiques de chaque territoire.

L’acceptation de ces propositions par l’État reste à déterminer, mais Valérie Pécresse souligne que la loi lui donne le droit de demander de nouvelles compétences. Elle estime que le pays a besoin d’un “choc de décentralisation” pour mieux répondre aux besoins des régions et des citoyens.

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