La détresse des AESH : “J’ignore si là-haut ils ont conscience de la précarité imposée aux aesh”

Reda azzedu

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La détresse des AESH : témoignage d’une situation alarmante

La pré-rentrée est synonyme d’angoisse pour de nombreuses AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) en France. Loin des regards, ces professionnels de l’ombre sont confrontés à une réalité de plus en plus difficile à vivre.

Surcharge de travail et rejet

De plus en plus d’élèves à accompagner et de moins en moins d’AESH disponibles, voilà la réalité qui frappe durement ces professionnels. Les anciennes en place se retrouvent submergées par la surcharge de travail, et parfois, elles sont rejetées par des équipes qui soudainement ne veulent plus travailler avec elles. Cela s’apparente à de la maltraitance.

“De plus en plus d’élèves à suivre et de moins en moins d’aesh. Cela devient très compliquée pour les anciennes en place.
On se fait rejeter des équipes qui ne veulent soudainement plus travailler avec nous.
Ils nous font du mal c’est de la maltraitance.
Nouvelle affectation et là ! X élèves à suivre, on ne nous donne pas le nombre, on nous parle d’autres élèves en attente qu’il faut suivre et de handicap lourd, troubles du comportement et il faudra se partager certains élèves si on veut tenir.” Manu*  AESH (accompagnante d’élève en situation de handicap) 

 

Nouvelles affectations complexes

Les nouvelles affectations sont de plus en plus complexes. Les AESH se voient confier un nombre d’élèves non spécifié, avec mention d’autres élèves en attente nécessitant un accompagnement pour des handicaps lourds et des troubles du comportement importants. Les AESH doivent parfois se partager les élèves pour tenir le coup.

La charge administrative non prévue

En plus de leur rôle d’accompagnement, les AESH se voient souvent imposer des tâches administratives qui ne relèvent pas de leurs fonctions. Les directions d’établissement, débordées, leur demandent de prendre en charge des tâches pour lesquelles ils ne sont pas formés.

Elle ajoute :

On nous demande de faire de l’administratif car direction est débordée.
Ce n’est pas nôtre rôle.
Nous sommes 4 pour combien d’élèves au final et le plannings change tous les jours.

Une précarité insoutenable

La situation économique des AESH est alarmante. Beaucoup gagnent moins de 1 000 € nets par mois, malgré le temps partiel imposé par l’État. L’inflation a fait grimper les prix des produits de première nécessité, et se nourrir est devenu un parcours du combattant. Certains AESH se voient même rembourser les indemnités de sécurité sociale sur plusieurs années, en raison de leurs petits salaires.

Je prends peur, peur de me faire frapper comme beaucoup
Je me dis que nous n’arriverons jamais et que si nous refusons c’est fini, on nous renvoie sans chômage, c’est un refus.
Les aesh sont maltraitées psychologiquement, économiquement, et on doit tout accepter sur ces temps partiels imposés par l’état qui prône le plein emploi et impose à ses employés la misère à moins de 1 000 € nets sans compter que la subrogation n’existe pas.

Pas de solutions à l’horizon

Les AESH sont piégés dans une précarité économique et professionnelle. Refuser un contrat ou ne pas le renouveler signifie souvent se retrouver sans chômage. Les promesses d’un CDI contractuel après 3 ans de service ne tiennent pas, car cela n’ouvre pas de droits au chômage en cas de rupture de contrat. “La situation est intenable pour de nombreuses AESH, qui se sentent maltraitées psychologiquement et économiquement”

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Appel à la prise de conscience

Cet appel désespéré nous rappelle l’importance cruciale du rôle des AESH dans l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Leur détresse est le reflet d’un système qui peine à reconnaître leur valeur et leur dévouement. Parents, enseignants, et décideurs, il est temps de prendre conscience de cette réalité cachée et de trouver des solutions pour soutenir les AESH et assurer un avenir meilleur aux élèves en attente.

*Prénom modifié à sa demande

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