AESH : « On est payées en dessous du SMIC, on veut un vrai statut »

Reda azzedu

Une intersyndicale enseignante prévoit une grève nationale le 3 octobre 2023 pour défendre les conditions de travail des Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).

Dans un communiqué de presse daté du 10 septembre 2023, une coalition de syndicats enseignants a vivement critiqué la situation actuelle des Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).

Selon les syndicats, la nouvelle année scolaire ne s’annonce pas porteuse d’améliorations significatives pour ces professionnels, qu’ils estiment maintenus dans des conditions précaires. Ils dénoncent notamment le fait que l’accès à un contrat à durée indéterminée (CDI) après trois ans “ne reconnaît pas leur valeur professionnelle, ne résout en rien l’absence d’attrait pour la profession et maintient les AESH dans la précarité.”

Des revendications axées sur les salaires

La question salariale est au cœur des préoccupations syndicales. Les représentants syndicaux estiment que “le salaire de base est si bas que les augmentations automatiques et progressives du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) rendront rapidement le salaire de base obsolète, créant ainsi un effet d’écrasement des rémunérations au cours des dix premières années de la ‘carrière’ des AESH.” Ils appellent donc à une “hausse substantielle et réelle des salaires tout au long de la carrière de chacun.”

Les conditions de travail pointées du doigt

L’intersyndicale soulève également des problèmes liés aux conditions de travail. Les contrats à temps partiel, de moins de 24 heures par semaine, et les horaires fragmentés maintiennent, selon les syndicats, les AESH, principalement des femmes, dans des conditions de vie “indignes” et souvent en dessous du seuil de pauvreté.

Les syndicats estiment que la mise en place des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) n’a pas amélioré la situation, avec des emplois du temps changeants, des affectations variables et une augmentation du nombre d’élèves à accompagner, chacun présentant des besoins spécifiques liés à leur handicap.

Les syndicats exigent donc “l’abandon des PIAL et de la politique de mutualisation des ressources”, ainsi que la garantie de travailler à temps plein, basée sur une assistance de 24 heures par élève.

Opposition au projet de fusion AED et AESH en ARE

L’intersyndicale s’oppose fermement à la fusion envisagée entre le métier d’AESH et celui d’assistant d’éducation (AED) sous le sigle ARE (accompagnant à la réussite éducative). Les syndicats estiment que ce projet vise principalement à rendre ces deux catégories de personnels plus polyvalentes et à leur confier des tâches multiples. À long terme, ce projet “met en danger implicitement la spécificité des missions exercées par ces deux catégories de personnels, missions pourtant essentielles au bon fonctionnement de l’Institution”, ajoutent-ils. Ils demandent donc la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH, et le retrait du projet de fusion AED et AESH en ARE.

Les syndicats encouragent également les membres du personnel à participer à des discussions sur la suite du mouvement. L’intersyndicale se réunira après le 3 octobre pour discuter des prochaines étapes du mouvement et de ses modalités.

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