Aesh : je ne suis qu’un pion, pour ne pas dire autre chose

Reda azzedu

AESH

Témoignages poignants d’un métier dans l’ombre

Le cri de détresse des AESH

Les métiers de l’ombre sont souvent les plus essentiels. Les Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap (AESH) font partie de ces héros méconnus du système éducatif. Pourtant, derrière le voile de l’anonymat, se cachent des histoires et des vies en souffrance.

Une Lueur d’espoir éteinte ?

Un témoignage anonyme reçu récemment met en lumière les conditions difficiles dans lesquelles travaillent de nombreux AESH en France. Les mots sont durs, la colère et la frustration évidentes. Les AESH font face à un ensemble complexe de défis qui ne sont pas souvent pris en compte.

“Aesh, je suis mal considérée ainsi que les élèves notifiés.
En l’état actuel des choses, les élèves mutualisés n’ont pas assez d’heures alors que les parents pensent que tout se passe bien.
Les élèves individuels c’est au bon vouloir de la direction avec son quota d’aesh.
Si parfois ils font ce qu’ils peuvent, parfois il y a de l’abus envers les aesh.
Notamment les missions hors cadre.
Les élèves notifiés en individuel auront maintenant plusieurs aesh qui tournent.
Une aesh a trop d’élèves cette rentrée est la pire de toutes.
À cause de la pénurie, on nous confie tout et n’importe quoi.
Si vous refusez une affectation parce que ces condition vous déroutent, vous prenez la porte.
On vous envoie vers la hiérarchie sous prétexte que vous avez signé un contrat.
Parlons-en de ces contrats pièges qui ne permettent pas de vivre.
Les aesh réclament depuis des années un statut et un temps plein qui leur permette de vivre.
Vivre signifie pouvoir faire un prêt, se nourrir, trouver un logement, être garant de son enfant…liste non exhaustive…ON A RIEN, ON N’EXISTE PAS.
On nous reproche de regarder les évaluations, attention c’est vouloir des résultats. Certains enseignants ne nous acceptent pas apparemment.
Sois belle et tais-toi..

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Qu’est c’est que je me suis sentie mal en février dernier… sur x classes différentes, élèves différents, je n’avais rien à leur apporter dans mon esprit lorsque je voyais leurs cahiers ou fichiers, sans ma présence tout était faux.
Je ne donne pourtant pas les résultats, j’utilise diverses stratégies pour que l’élève comprenne la consigne ou un exercice.
Aujourd’hui, je ne me suis jamais sentie aussi mal.
J’ai compris que quoi que l’on fasse, élèves et aesh n’auront jamais ce qu’ils attendent.
Un accompagnement digne de ce nom et un salaire pour vivre.
Alors, j’entends parfois, oui mais on ne fait que 24 h, on a les vacances, on est bien payés..certes mais ces personnes sont des égoïstes qui ne pensent qu’à elles.
Certaines aesh n’ont aucun droit, aides comparées à elles,
Il suffit d’avoir des enfants qui travaillent un peu à côté de leurs études, ou alternants, ou d’être seul….vous êtes pauvres !!! Et personne ne vous entend. Les autres aesh sont sourdes et non solidaires. Chacun pour soi.
On prend de nouvelles aesh qui voient encore Cendrillon tout beau, tout rose…je me demandais si elles vont tenir le rythme et l’intensité de cette fonction qui use psychologiquement, financièrement une bonne partie des aesh.
Celles qui s’impliquent vraiment sont déroutée des méthodes employées envers les élèves.
Ne vous étonnez donc pas si la pénurie va augmenter quitte à ne pas avoir de chômage : vouloir changer d’affectation parce que des méthodes ne vous conviennent pas, trop d’élèves, c’est à craquer.
Tourner dans un établissement à petit nombre d’aesh pour x classes, ce n’est plus une aesh affectée à x élèves, c’est les aesh affectées à l’ensemble des élèves tellement la pénurie en grande.
On vole des heures à Pierre pour combler celles de Jacques et le pauvre Paul se retrouve encore avec moins.
Les aesh sont des rustines que l’on déplace sans aucune considération.
Ne me dites pas le contraire, je suis une ancienne et j’ai vu les choses s’empirer année après année.
Là c’est le fond.
J’envisage de tout quitter comme bien d’autres collègues.
Celles qui restent n’y voient que des intérêts pour elles-mêmes la plupart.
Lorsqu’elles se retrouveront dans la mouise le mal sera fait et trop tard.
On ne peut pas comprendre au début, c’est attractif d’avoir ses congés scolaires en travaillant à temps partiels imposés plus les aides.
Un salaire entre 1 600 € / 24 h certaines mères solos ou celles qui ont plusieurs enfants, 4, 5.
La vérité ne plaît pas à tout le monde.
Il y a également une sorte de rivalité entre aesh.
Il y a la passe pommade auprès de la direction ou auprès du Pial, des enseignants, celle-ci travaille le moins en principe et toujours bien vue. On parlera derrière elle, collègues comme enseignants.
Il ne faut pas croire mais beaucoup d’aesh se sentent en souffrance et parfois isolées.
C’est un monde hypocrite de tous côtés, tant avec les élèves, les heures ne permettent pas d’avancer, comme envers les aesh prises pour des abruties.
Pour peu que vous sachiez un peu plus attention, vous risquez de griller les autres.
Personnellement, ce sont les élèves que je regarde en premier.
Aujourd’hui je n’ai plus envie de subir ce système et de toutes façons financièrement c’est impossible.
Beaucoup de bruit sur les aesh, certains devraient prendre leur place car un CDD contractuel transformé en CDI contractuel ne change rien. Jusqu’à très peu de température, il y avait 4 points d’écart entre débutants et 7ème année, passages en CDI contractuel.
Cela ne change absolus rien.
Certaines trouvent important pour un prêt …en rire, je ne peux toujours pas en faire puisque je ne peux pas me nourrir correctement.
Je saute des repas, mange une tomate un bout de pain. Mes enfants ont faim eux.
Alors je continue de subir ?? Il faut être masochiste pour se faire ou subir autant de mal.
On ne eut rien faire, rien prévoir, pas de projets, pas de perspectives..
Sauf celles qui en tirent profit et qui connaissent moins bien inclus voir pas du tout.
Sans compter celles qui ont des formations et qui ne s’intéressent pas aux élèves.
Oui c’est le jour balance aujourd’hui.
Jalouse ?

Non pas du tout.
J’ai mené mes batailles. J’en subis des conséquences graves.
Je n’ai pas pu enterrer ma mère, pas de prêt possible. Pourtant il ne manquait que 2 000 €.
Qui se bat à mes côtés ?
Qui des syndicats m’a soutenue ?
Personne.
Il faut dire la réalité quitte à être mal vue, cela ne me dérange pas.
Je suis seule quelle que soit l’équipe des aesh.
Le bon vieux temps c’est du passé, de bons souvenirs d’équipe où nous étions considérées et étions à toutes les réunions, sans exception. Certaines, celles des enseignants c’était au choix.
C’était avant le PIAL.
Alors, pourquoi cacher la réalité qui est toute autre”

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