AESH en lutte : grève le 3 octobre

Reda azzedu

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Les Accompagnement d’Elèves en Situation d’Handicap (AESH) sont engagées depuis de nombreuses années dans une quête de reconnaissance professionnelle. Malgré une prise de conscience générale de l’importance de leur rôle, les réponses statutaires qui leur sont offertes restent largement insuffisantes pour valoriser un métier souvent méprisé.

La rentrée scolaire, cette année encore, s’annonce chaotique pour les AESH, avec des affectations tardives, des modifications de dernière minute après la rentrée, et des contrats signés pendant les vacances scolaires. Tout ceci ne fait que renforcer le mépris institutionnel envers ces personnels. Le constat demeure le même : chaque rentrée scolaire voit des élèves ne pas bénéficier de l’accompagnement requis, faute de moyens suffisants.

Les annonces salariales des derniers mois sont loin de répondre aux attentes des AESH. La nouvelle grille indiciaire, la création d’une indemnité de fonction et l’accès à la prime inflation ne parviennent pas à sortir ces professionnelles de la précarité, ni à leur assurer un salaire décent, notamment pour les plus débutantes, dont la rémunération reste en deçà du seuil de pauvreté.

Cette situation se traduit par un manque d’attractivité du métier, avec des rémunérations peu incitatives, particulièrement aux premiers échelons.

Alors que l’Éducation nationale cherche à promouvoir l’école inclusive, les AESH ne bénéficient toujours pas d’une formation adéquate et suffisante. La mise en place des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL) a, au contraire, détérioré l’accompagnement des élèves en privilégiant une gestion comptable et la mutualisation des personnels. Les discours ministériels ne parviennent pas à masquer le manque de moyens concrets pour mettre en œuvre une véritable éducation inclusive, notamment en termes de réduction des effectifs par classe, d’adaptation des bâtiments, de recrutement de personnel et de formation.

La défense des droits des AESH est indissociable de la défense de l’école inclusive et vice versa

Les AESH se voient toujours imposer des temps incomplets à 24 heures par semaine, ce qui maintient la majorité d’entre eux, qui sont des femmes, dans une grande précarité. L’Éducation nationale persiste, avec la création d’un statut d’Assistantes d’Éducation et d’Accompagnement en Réseau Éducatif (ARE), à chercher des solutions pour augmenter leur charge de travail et élargir leurs missions. Pourtant, la véritable question à poser est celle du temps de travail : les AESH réclament la reconnaissance d’un temps plein à 24 heures d’accompagnement, incluant le travail de préparation, de suivi et de concertation.

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SUD éducation considère que la lutte des AESH est cruciale et la soutient depuis de nombreuses années. Seule une action collective peut permettre d’obtenir des avancées significatives. C’est pourquoi ils appellent, aux côtés de l’intersyndicale, les AESH et l’ensemble du personnel de l’éducation à se mettre en grève le 3 octobre.

Elle encourage les AESH à s’organiser localement, en assemblées générales et collectifs, pour élaborer leurs revendications et construire la lutte au quotidien.

Revendication pour les AESH :

  • La titularisation sans condition de concours, d’ancienneté ni de nationalité de tous les AESH dans un corps de fonctionnaires par la création d’un métier d’éducateur·trice scolaire spécialisée.
  • Une augmentation des salaires avec une grille de progression salariale à l’ancienneté, un salaire minimum à 2 200 euros bruts (environ 1 870 euros nets, primes et indemnités incluses).
  • L’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que pour les autres personnels, notamment l’indemnité REP/REP+.
  • La reconnaissance d’un temps plein pour 24 heures d’accompagnement, incluant les heures connexes pour le travail de préparation, de suivi et de concertation.
  • L’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation.
  • Une véritable formation initiale et continue, sur temps de service.
  • La création de brigades de remplacement pour assurer le remplacement des collègues absents.
  • Un droit à la mobilité, interacadémique et intra-académique.
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