Pourquoi certains professeurs ont changé de voie ?

Reda azzedu

La rentrée des classes est arrivée, mais pour certains anciens professeurs, c’est le début d’une nouvelle aventure professionnelle. Ils nous racontent les raisons qui les ont poussés à changer de voie.

Une augmentation des démissions

Entre 2020 et 2022, le nombre de démissions d’enseignants a augmenté de manière significative, enregistrant une hausse de 26 %, selon un rapport sénatorial récent. Les départs massifs de professeurs de l’Éducation nationale sont un phénomène observé ces derniers mois. En 2020, 30 959 enseignants ont quitté l’institution, un chiffre qui est passé à 39 270 en 2022. La Charente, comme le reste du pays, n’a pas été épargnée par cette tendance. Alors que 52 790 élèves font leur rentrée dans le département ce lundi, des professeurs ayant récemment changé de carrière nous expliquent les raisons de leur décision.

Une perte de Sens

Jessica, qui a enseigné en maternelle pendant 25 ans, préfère se souvenir des bons moments de sa carrière plutôt que de laisser transparaître toute amertume. Elle évoque les liens qu’elle a tissés avec les enfants, des souvenirs qu’elle chérit. Cependant, même avec ces souvenirs positifs, elle a fini par ressentir un manque de sens dans son travail.

Un retour en arrière pour Camille

Camille, âgée de 31 ans, a pris une décision plus radicale en démissionnant de l’Éducation nationale après seulement trois ans d’exercice. Après avoir débuté sa carrière professionnelle dans une agence de publicité, elle a obtenu son Capes d’espagnol à l’âge de 27 ans.

“J’avais une passion pour l’espagnol et une forte envie de l’enseigner. J’ai donc décidé de devenir professeure remplaçante. Ma décision de quitter ce métier est venue lorsque j’ai réalisé que je n’aurais pas de poste fixe avant longtemps. Lors de ma dernière année d’exercice, j’ai été affectée à trois collèges différents et j’avais plus de trois heures de trajet par jour, c’était épuisant. Dans de telles conditions, il m’était impossible de m’intégrer dans une équipe pédagogique et de peaufiner mes cours”, confie-t-elle.

Elle admet également avoir “mal supporté le fait d’être peu considérée socialement” et avoir eu l’impression d’être “un pion”. Heureusement, grâce à son réseau professionnel dans le secteur privé qu’elle a su entretenir, la jeune femme a rapidement retrouvé un poste en agence de communication. “Avoir été professeure me sert maintenant, car je sais comment enseigner et m’exprimer efficacement lors des réunions ! Il y a tellement de métiers plus enrichissants et valorisants que le métier d’enseignant de nos jours. Avant, il était réputé comme le plus beau métier du monde. “, conclut-elle.

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