Crise de l’emploi bancaire : Pourquoi les conseillers démissionnent en masse

Reda azzedu

Le secteur bancaire fait face à une crise d’emploi depuis plusieurs années. Selon l’Association française des Banques (AFB), les démissions des conseillers bancaires ont considérablement augmenté, atteignant un taux de plus de 40 % en 2019, contre moins de 25 % en 2014. Cette tendance touche particulièrement ceux chargés d’orienter les clients vers des placements financiers avantageux, tant pour eux que pour la banque. Ce métier jadis attractif perd de son éclat pour diverses raisons, notamment la numérisation du secteur bancaire, les charges de travail accablantes et les conditions de travail peu adaptées.

Sous-effectif chronique et les démissions chez les conseillers bancaires

Depuis 2015, la numérisation a connu une expansion considérable au sein des institutions bancaires. Cette numérisation a poussé de nombreux conseillers à quitter leurs postes prématurément. Cette situation a entraîné un déclin dans la qualité de l’accueil réservé aux clients. Les clients ne sont plus accueillis sans rendez-vous. Seuls ceux avec un patrimoine significatif peuvent espérer obtenir un entretien avec un conseiller bancaire. Les autres sont invités à se tourner vers les sites internet ou applications. Nous ressemblons de plus en plus à des banques en ligne ».

Pressions liées au produit net bancaire (PNB)

Le concept de Produit Net Bancaire (PNB) pèse lourdement sur les conseillers. En effet, les banques accordent une grande importance à cet indicateur, exerçant ainsi des pressions sur les conseillers et même sur les directeurs d’agences. Certains recourent à des pratiques douteuses, comme le harcèlement psychologique envers les employés. D’autres, submergés par la charge de travail, préfèrent quitter leur poste.

Les conseillers, désabusés par une perte de sens

« les banquiers n’ont plus de vision économique et stratégique en agence. Les conseillers doivent appliquer ce que leur direction leur demande, sans avoir d’esprit d’initiative ou de prise décision. Il y a donc le bâton – la pression – sans la carotte : l’autonomie, le sens ou un salaire très important », confirme Bérengère Dubus, ancienne conseillère bancaire et désormais présidente du Syndicat des Intermédiaires de Crédit.

Dérives de la concurrence interne

Les conseillers bancaires sont constamment soumis à des épreuves rigoureuses. Un classement hebdomadaire est établi pour mesurer leur performance. Cette compétition instaure un climat de travail néfaste.

Les managers nous mettent en compétition, cela fait partie du mal-être au travail, lorsque vous êtes en haut de tableau, ça va. Vous êtes même félicité. Mais, quand ce n’est pas le cas, parfois juste parce que vous êtes sur un secteur moins porteur, c’est très dur à vivre .

De plus, cette concurrence interne incite certains conseillers à promouvoir des produits rentables mais qui ne répondent pas aux besoins des clients.

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